J’écoute le délire charmant des vieux enfants,
des gens si bon, si doux, jamais rentrés dans le rang.
Ils s’agitent bruyant quand ma solitude s’exprime,
un peu du regard des grands quand ta vie perd Temps à charger des rimes.
Le ton un peu hautain et l’idée vers le vide,
se gorgent de pensées dans un rapport stérile.
J’excuse l’arrogant dans l’éducation qui engraisse ses rides
mais j’échangerais pas un de mes rêves même à un contre mille.
J’entends le chant entrainant d’une importance possible, avenir enchantant loin
des futurs fossiles, des coqs mis en avant
dans le bas-pré haut ou ils s’échangent des biles.
J’aime pas ces gens, j’aime pas ces têtes et si mes carences m’élèvent,
je me battrai à l’arme vie pour mes idées, émanations sans trêve.
J’en suis à suivre des amas d’atomes se bidonner sans gêne,
sérioser pour tout ou bien rire à en chasser peine.
J’aimerai bien être comme eux mais j’éprends le vertige,
je souri un peu, plante mes yeux et ça brise ma tige.
L’hémorragie macabre du poids de mes os s’écrase
au profond de mes iris quand je dilate le beau.
L’agilité étrange d’une main qu’un héritage a façonné me donne
la nausée franche que nos cellules construisent, ouvrières.
Mon cerveau se marre, déconne et part
intéressé qu’il est des illusions qu’il reste à voir.
Perdu dans le mortel et ancré dans le réel,
je dissous mon encre à rendre la vie plus belle.
Je sais que je l’aime mais elle me malmène un peu comme
l’ombre des filles qui se sont brisés
et que j’ai gardé en les intronisant reines.
Je suis un peu mes paroles, palabres
mais je fuis bien vite quand leur poison me sabre.
Je me sens humain, ça part d’un bien,
un don flanqué qu’on a vite gâché.
Et puis j’emmerde mes vers et mes maux, un peu,
qui toisent la pédanterie dans une tendresse infini.
Je me sens un peu sans borne et sans dessein en ces moments
comme si je cognais mes jours à être q
uelqu’un d’exemplaire tout en fuyant mes mots.
J’aiguise ma solitude à la rendre opaque aux yeux des gens.
Le monde est une absurdité logique et partout je le touche le fond.
Le problème est dans nos gènes d’observateurs
acteurs de leur mise en bière.
Je pensais vivre pour autre chose que j’attends encore alors
que les soirées dansantes de mes molécules me poussent en avant.
La peur de la vieille et du temps qui passe
sont des clichés bien mérités.
Une peur qui me revient, ivre,
quand je moleste mes chemins vers le lendemain.
J’ai la fierté mal placée de l’étranger
arrivé par le train de la contingence.
Un pantin travaillé drôle et puissant
culbutant les chimères de la nécessité.
« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie ».
Quand je lève la tête y’a des horizons sans rives.
Un tout profond quoi qu’il arrive,
très loin des égotrips.
Se saigner et crier au gens leur petitesse paraît impossible
quand mon poing dans ma gorge m’écorche.
C’est étrange, et d’être important, et de sentir sur soi
l’écrit sublime qu’on ne comprendrait pas.
L’impuissance c’est notre instant présent quand
notre idée de maîtrise se toise à nos référentiels.
La démonstration de notre force ou de notre intellect cloisonnée dans
notre quasi-sphère inonde nos pensées et les tues comme les infos de BFMTV.
On se met à rimer triste en se comparant
nos vies en échardant sur l’autre un personnage.
Alors on oublie le temps d’un instant la sauvagerie
qu’est d’être amouraché de nos panoplies de gens importants.
L’impuissance est la vérité dans nos thèses de futur.
C’est la notion Temps qu’on veut fuir.
L’élément imprévu qui a construit nos vies
bien après qu’on se vende en rois.
Gautier Veret